Il etait une fois Port Grimaud


Il était une fois PORT GRIMAUD... barre Port Grimaud

Port Grimaud et l'ENSABLEMENT

       Depuis quelques années, La passe d'entrée de Port Grimaud ainsi que l'embouchure de la Giscle sont victimes d'ensablement ce qui gène le passage en toute sécurité des voiliers...

HISTORIQUE


      Il existe un courant, appelé le courant Ligure, qui longe la côte du golfe de Saint Tropez, dans le sens Sainte Maxime / Saint Tropez.
      De nombreux épis, le long de cette côte ont été édifiés afin de retenir le sable transporté pas ce courant...
      Le fleuve "La Giscle" (communément appelé rivière) se jetait dans la mer en obliquant son embouchure vers la droite, poussé par le courant (Photo 1).

la Giscle à  PORT GRIMAUD
Photo 1: Vue aérienne de l'embouchure de la Giscle orientée vers la droite...
terrain nu avant PORT GRIMAUD
Photo 2: Vue aérienne de l'embouchure de la Giscle ensablée...


      Le courant de la Giscle est généralement très faible. Avant l'urbanisation, le transport induit par les vagues était prédominant, créant un cordon sableux continu le long du litoral, bouchant l’embouchure de la Giscle et créant une lagune à l'arrière de la bande de sable. (Photo 2 et 3).
      Il suffisait d'une forte pluie pour gonfler les eaux du fleuve, ouvrant une brèche naturelle dans le cordon sableux. Le sable transporté par le fleuve venait réensabler le cordon littoral du fond de Golfe par le courant ligure et la force des vagues (photo 3 de février 1955)

1955
Photo 3: Vue aérienne de l'embouchure de la Giscle (Photo IGN) ...

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SABLIERE


      Ce sable de rivière était recherché pour la construction d'où son exploitation sur le terrain où sera construit la future cité lacustre.

      2 silos à sable , présent sur ce terrain (photo 5), servaient d'amer pour les bateaux. Le sable était récupéré et transporté par train ou bateau vers l'intérieur du pays (photo 4).

sabliere
Photo 4: Le train venait chercher le sable...
Silos à sable
Photo 5: Les 2 silos...


Plan aérien de la Giscle
Plan de l'embouchure de la Giscle datant d'avant la 2ème guerre mondiale...

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La GISCLE


Carte d'etat major du XIXe siecle
L'embouchure de la Giscle sur la Carte d'Etat Major de la fin du XIXe siècle.


      La Giscle prend sa source dans le massif des Maures, sur la commune de Collobrières, à environ 650 m d’altitude, puis traverse une grande plaine alluviale et se termine dans le golfe de Saint Tropez. Sa longueur est de 15,5 km.

      Elle a de nombreux affluents :
                          - la Môle (20,5km), le plus important, avec une pente de 0,5%
                          - La Grenouille (8,5 km, pente de 4%)
                          - la Garde (9,5 km, pente de 2,3%)
                          - la Verne (10 km, pente de 3,9%)
                          - La Tourré (2,5 km, pente de 4,6%)
                          - le Gilly (2,8 km, pente de 4,5%).

      L’ensemble de ses cours a un régime hydraulique méditerranéen avec une saison chaude et sèche en été et de fortes précipitations, en automne et en hiver, sur de courtes durées.

      Il pleut en moyenne 842mm par an. Les débits sont très faibles de juin à septembre (0,5m3/s par jour). Par forte pluie d’automne le débit passe à 20m3/s en moyenne. Mais Il peut pleuvoir entre 100 et 200 mm en une seule journée soit 30 ou 40 m3/s. d’où parfois d’importantes crues dans la plaine et donc plus de sédiments charrriés et plus d’accumulation de sable dans le lit de la rivière et à l’embouchure.

      Comme nous le verrons plus loin, le traçé de l’embouchure de La Giscle a été profondément modifié lors de la construction de la cité lacustre et des Marines de Cogolin ce qui a favorisé un ensablement notable qui provoque un rehaussement du fond du lit et perturbe de fait la navigabilité du chenal.

      L’urbanisation a été très importante sur les bords de la Giscle à Cogolin, La Môle et Grimaud, générant la disparition d’espaces naturels ou agricoles qui ont influencé le fonctionnement hydraulique des cours d’eau.

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Aménagement de la GISCLE


      Depuis les années 60, les berges de la Giscle et de ses affluents ont connu de nombreux aménagements pas toujours naturels :

1 - STABILISATION du lit de la rivière

      - par ENROCHEMENTS soit dans le lit du cours d’eau soit sur les berges, avec parfois ajout de béton pour une meilleure consolidation.

      - par des TECHNIQUES VEGETALES utilisant des matériaux naturels:
                  + des fascines (barrière de pieux en bois morts),
                  + des boutures de diverses plantes afin de favoriser la reprise végétale,
                  + des filets coco (réalisés à partir de bourres enveloppant la noix de coco, biodégradables donc moins durables que les enrochements),

      - par la création de QUAIS à Port Cogolin, Les Marines de Cogolin, les chantiers navals, le camping « Riviéra » et Port Grimaud.

2 - AMELIORATION des écoulements

      - par nettoyage, restauration ou dragage.

      Les cannes de Provence forment des canniers que l’on trouve le long du lit de la Giscle et de ses affluents. Ils retiennent les sols et limitent ainsi l’érosion des berges. Toutefois, il faut veiller à ce qu’ils ne débordent pas trop dans le lit des rivières car ils gêneraient l’écoulement de l’eau. Il faut donc les couper régulièrement.

      Il faut également débroussailler le lit et les berges, éliminer les bois morts et des objets de toutes sortes (parfois abandonnés par des personnes peu scrupuleuses) qui se déposent sur le fond de la rivière, gènant l'écoulement des eaux.


3 - Création de DIGUES, de fossés de drainage

mais aussi des ouvrages et des chenaux de décharges au niveau des terres agricoles.

4 - Aménagements de PONTS et de passerelles

      (avant 1979 en général) Ces ouvrages étaient destinés au passage terrestre liés à l’urbanisation grandissante de la région.
      Ils ont une emprise très forte sur l’écoulement des eaux.

fonctionnement hydraulique des cours d’eau


      L’évolution de l’occupation du sol et l’urbanisation ont modifié le fonctionnement hydraulique des cours d’eau. A savoir :

- Un sol urbanisé ruisselle plus qu’un sol naturel et qu’un sol agricole.

- Un sol agricole ruisselle davantage qu’un sol naturel.

      Les sols agricoles bordant la Giscle et ses affluents sont de nature particulièrement sensible à l’érosion. Lors de fortes pluies, les phénomènes de ruissellement et de lessivage des sols sont accentués, ce qui contribue à un ensablement croissant et aggrave les phénomènes d’inondations.

      De plus après les nombreux incendies qui ont détruit le couvert végétal sur les collines environnantes, ces fortes pluies ont raviné et entraîné en ruisselant jusqu'à la plaine, de nombreux sédiments qui ont participé à l'ensablement du lit des rivières et de l'embouchure de la Giscle.

types d'inondations


- Inondations liées aux crues torrentielles :
      Ces crues subites sont dues à des précipitations orageuses très fortes avec localisation limitée, et entraînant une montée très rapide des eaux dans les cours d'eau à forte pente et lit étroit. C'est la cas de la Garde et du ruisseau de Grenouille. Des matériaux, comme du bois mort, sont transportés favorisant d'autant plus les crues importantes.

- Inondations dues au ruissellement :
      Elles arrivent par précipitations très intenses en zone urbaine, là ou l'eau ne peut s’infiltrer facilement dans le sol.

- Inondations des plaines parcourues par la Mole et la Giscle :
      Après plusieurs jours de pluie continue, le lit de ces rivières débordent.

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Rupture du barrage de la Môle


      Voici une la carte des inondations en cas de rupture du barrage de la Môle :

Carte des inondations après rupture du barrage de la Mole

      Ce barrage en terre a été construit en 1991 créant un lac artificiel de 8 millions de mètres cubes qui alimente en eau potable 10 communes du golfe de St Tropez.
      Son eau est traitée par l'usine de traitement des eaux de la Verne et gérée par le Syndicat Intercommunal de Distribution d'Eau de la Corniche Des Maures.
      Ce barrage est heureusement très surveillé et d'un entretien journalier . Il est très sûr et cette carte n'est là qu'à titre d'information...

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Les CRUES de la Giscle


- Janvier 1959 : Crue exceptionnelle.
- 11 et 12 janvier 1996 :
Crue décennale qui a entrainé l’inondation d’une grande partie de la plaine de la Giscle pendant plus de 2 jours.
- 14 juillet 2002 : Crue centennale très localisée sur le haut du bassin de la Giscle.
- 13 et 16 décembre 2008 : Crue supérieure de la Môle, l'affluent le plus important de la Giscle.
- du 14 au 20 septembre 2009 : Forte crue de la Giscle avec débordement au quartier des Pommiers.
- du 21 au 23 octobre 2009 : Très forte crue de la Giscle avec inondation aux Pommiers, camp Marin, et zone artisanale de Grimaud
- 15 et 16 juin 2010 : Crue forte de la Giscle.
- du 3 au 9 novembre 2011 :
L’équivalent de 7 mois de pluie en 5 jours sur le bassin versant de la Giscle. Inondation de la plaine de Grimaud.
- 14 décembre 2012 : Crue de la Môle.
- 7 et 8 mars 2013 : Crue de la Môle et de la Giscle avec inondation de la plaine de Grimaud.
- 26 et 27 novembre 2014 : Mois de novembre exceptionnellement pluvieux. Crue débordante de la Môle et de la Giscle avec inondation, dans la nuit du 27, du quartier des Pommiers, de la ZA du Grand Pont, de Saint-Pons et du parking de PG1.
- du 18 au 23 novembre 2019 : Une semaine de fortes précipitations en continue, du jamais vu sur une aussi longue période, et débordement de la Giscle aux Pommiers, au camp Marin et à la zone artisanale de Grimaud.
- 1er décembre 2019 : Très fortes précipitations tout au long de la journée et débordement de la Giscle aux Pommiers, au camp Marin et à la zone artisanale de Grimaud.


      On peut constater que les crues sont devenues plus fréquentes depuis 2008...



      Document d'information communal sur les risque MAJEURS :
      " Ce document vous permet de connaitre les différentes situations auxquelles notre commune est exposée, ainsi que les mesures prises pour limiter les conséquences sur la population." Alain BENEDETTO



Embouchure de la Giscle
Vue aérienne de l'embouchure de la Giscle avant le début des constructions des Marinas...

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Projet 1962
Esquisse datant de 1963 avec sortie sur la mer: la Giscle avait sa courbure normale
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Esquisse 1965
Esquisse datant de 1965 avec sortie sur la mer: la Giscle avait sa courbure normale
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projet1965
Projet de 1964 avec sortie sur la Giscle: l'embouchure est verticale
esquisse de 1964
Projet de 1965 avec sortie sur la Giscle



      Construction de Port Grimaud : à partir de 1966
      Construction des Marines de Cogolin : de 1968 à 1980.
      Construction de Port Cogolin : 1982

Construction des jetées


      Les travaux ont débuté en 1966 à PORT GRIMAUD. Pendant longtemps, l'architecte hésita, on l'a vu : tantôt sortie sur la Giscle, tantôt sortie sur la mer... Après une forte crue de la Giscle qui inonda le chantier naissant de la cité lacustre, le choix se fit définitivement sur la mer.

       Entre décembre 1966 et février 1968, pendant que l'architecte travaillait sur ce qui allait devenir sa cité lacustre, la plage recula de 20 à 25 mètres!!!

       François SPOERRY décida, sur les conseils des ingénieurs des Ponts et Chaussées de l'époque, de construire une jetée qui neutraliserait l'action des vents et de la mer et retiendrait le sable...
       Les travaux furent confiés à l'équipe de spécialistes SPADA de Nice dirigée par Maurice CARUSO, et débutèrent le 15 Mars 1968.

       On commença par un épi expérimental qui servirait de base à la future jetée. Il était droit :

jetee port grimaud
      Le premier épis expérimental.

       Ouverte au début de l'été 68 pour le plaisir des premiers propriétaires et estivants, la passe se referma de la mi-octobre 68 au printemps 69 afin d'effectuer les travaux de prolongement de la jetée par un brise-lames incurvé.
       Une fois ce seul épi achevé, le rivage se stabilisa totalement et l'on a pu constaté un engraissement de la plage sur son coté nord (plage de PG1).
       Le sable charié par la Giscle venait se déposer sur (et devant) la plage de PG2.

      Les travaux des Marines de Cogolin ont débuté en 1968 une jetée en forme de triangle a été créée.

      La profondeur de la passe d'entrée de Port Grimaud était, à l'origine, de 5m environ. Celle de la Giscle de 3m.
      Puis vint, l'ensablement progressif...


      Maitre TROEGELER, en se renseignant sur l'ensablement de la Giscle, a découvert une lettre d'un ingénieur des Ponts et Chaussées de Toulon en charge du dossier de la Giscle, datant du 20 janvier 1973. Il nous explique ainsi le contenu :
      " J’ai longtemps pensé que les digues étaient mal orientées et que cela résultait d’une erreur de conception des ingénieurs des ponts et chaussées de l’époque.
      Pas du tout. En vérité, l’orientation des digues a été volontaire et il s’agissait précisément de créer un piège à sable car, à l’époque, le fond du golfe souffrait déjà d’un phénomène d’érosion. Le problème c’est que le piège a trop bien fonctionné et qu’il aurait dû être conçu différemment.
      La lettre du 20 Janvier 1975 ne laisse planer aucun doute sur la volonté des concepteurs de créer un piège à sable
".
La plage de PG2 servait donc de piège à sable !

La LETTRE du 20 janvier 1975

Piege a sable



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En 1975, le Centre National pour l'Exploitation des Océans
publia un rapport très intéressant sur les

" RECHERCHES DE SÉDIMENTOLOGIE APPLIQUÉE AU LITTORAL ROCHEUX DE LA PROVENCE "

Embouchure de la Giscle 1975


      Dans ce rapport, on trouve 2 dessins montrant, par des flèches, l'écoulement des eaux de la Giscle, les "jetées" des Marines et celle de Port Grimaud ne gènent pas cet écoulement qui part au large...

Embouchure de la Giscle 1975

      Dans ce rapport, on peut lire que: " le cours de la Giscle s'est déplaçé vers le Sud, sous l'influence d'un transfert littoral longeant le littoral au NE. de la baie de St Tropez. Cet apport sédimentaire a été augmenté de la charge du Préconil et dirigé de l'Est/NordEst vers l'Ouest/SudOuest.

      En se déplaçant ainsi vers le Sud, la Giscle a abandonné trois bras-morts, jalonnés d'étangs et de marais, détruits par l'aménagement de la Marina de Port Grimaud
. "

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Le DRAGAGE


      Les sédiments, composés essentiellement de sable s’accumulant au fond du cours d’eau, gênent la navigabilité, d’où l’obligation de draguer le font du fleuve.
      Ce sable est récupéré pour réapprovisionner les plages.
      Le premier dragage recensé a eu lieu en 1995 entre le pont de la RN98 et l’embouchure, ramenant la profondeur de la Giscle à -2,50m. 12 650m3 ont ainsi été prélevés.
      Port Grimaud2, chargé en 2000 de l’entretien de la rivière, a réalisé 2 dragages en 2002 et 2003. L’ASl de PG2 fait 2 bathymétries par an afin de surveiller la profondeur sous les bateaux.
      la législation en matière de dragage était moins rigoureuse qu’aujourd’hui et l'ensablement moins important qu' aujourd'hui.

Novembre 2011 :

      Ce mois de novembre fut marqué par de grosses précipitations à l'origine de la création du banc de sable, déposé devant la plagette de PG2, entre l'embouchure de la Giscle et la passe d'entrée de Port Grimaud.


Alertée par le Président de PG2, Me TROEGELER, lors d’un conseil portuaire qui s’est tenue le 20 décembre 2011, la Commune de Grimaud prit conscience du problème et s'empressa de procéder à un balisage lumineux réglementaire d’urgence de la zone dangereuse.


      Depuis 2011, peut être à cause du réchauffement climatique, de violentes crues se sont enchainées, déplaçant à chaque fois un volume important de sable qui est venu "enrichir" le banc de sable jusqu'à atteindre un volume de 30 000 m3 environ, constituant un obstacle à la navigation dans cette zone située hors du périmètre portuaire concédé.

REMARQUES


      L’ensablement le plus important est situé sur le Domaine Publique Maritime (DPM). Seule "l’administration" doit normalement intervenir.
      En revanche, les 2 entrées, Giscle et Plan d'eau de Port Grimaud font partie de la concession et sont de la responsabilité de PG1, de PG2 et de la SNPG de PG3. Ils doivent en assurer le désensablement et la sécurité d'accès.

      Ces 3 entités ont participé collectivement aux frais de dragage concernant cette zone pendant plusieurs années alors que par un acte notarié du 4 Janvier 1973 portant constitution de "servitudes entre les trois entités", il est écrit en page 11, 12 et 15, que PG1 consent à PG2 et SNPG "une servitude de passage et de libre circulation à travers le débouché en mer", que "Cette servitude conférera à tout propriétaire des fonds dominants le droit de passer et de circuler librement en bateau ou avec tout autre engin de navigation sur le débouché en mer" et sous le titre "répartition de charges", " En ce qui concerne les plans d’eau, canaux et la rivière La Giscle, chacun des fonds servants les entretiendra, draguera et balisera à ses frais "...

      PG1 devait donc supporter seule les frais de dragage de la passe d’entrée (hors DPM) et les frais de dragage de la Giscle devait être supporté par PG2...


      Cette décision a été prise par l'architecte à cette époque parce que l'ensablement était faible, que PG2 naissait tandis que PG1 encaissait déjà des recettes avec le parking visiteurs et la location d'amarrages.

      PG2 n'a pas du tout apprécié, s'étant engagée à partager les frais, que PG1 use de méthodes un peu autoritaires, en décidant seule des conditions du dragage, du choix de l'entreprise, de l'acceptation du devis des travaux sans consultation des autres entités, se contentant d'envoyer la facture des travaux réalisés sans autres commentaires avec un coût du m3 de sable enlevé à 75€ alors qu'en 2017, la commune facturait ce même m3 à 25€ !...
      Avec l'accord des propriétaires de PG2, le Président de cette entité refusa de participer aux frais d'extraction, d'où un conflit logique avec PG1 qui campait sur ses positions.

      l’ASP de PG1, le 20 janvier 2016, et l’ASL de PG2, le 23 mars 2016 réalisèrent des relevés bathymétriques de contrôle qui ont fait apparaître des conditions d’accès au chenal d’entrée de la Giscle dans sa partie située sur le Domaine Public Maritime (DPM), particulièrement dangereuses, le sable affleurant sur plus de la moitié de la largeur de l’embouchure. Les bateaux ne pouvaient plus se croiser à cet endroit sans risquer de s'échouer sur le banc de sable.

      Un premier dragage de sécurité d’un volume de 2 700 m3, dans le chenal d’entrée côté Giscle, dans la zone située sur le Domaine Public Maritime eut lieu du 27 juin au 22 juillet 2016 et ont permis de rétablir un accès sécurisé au chenal d’entrée de la Giscle. Ces travaux ont été réalisés par la société AZOTE sous la direction de l'ASP1 qui avait entrepris en même temps le dragage de la passe d’entrée concédée.
      Les frais engagés par l’ASP de PG1 pour cette opération de dragage sommaire sur la partie non concédée s’élevèrent à 93 636 € TTC. La Mairie leur a remboursé cette somme.

      Puis début 2017, en l’absence d’accord entre les concessionnaires du port et la Commune, notamment sur les questions de la prise en charge des travaux de dragage et de leur répartition financière, la Commune a procédé à une extraction de 15 550 m3 environ. Le sable extrait de cette opération de dragage fut utilisé pour le rechargement en sable des plages communales.

Extraction du sable

Les plages qui ont reçu le sable extrait



      Parfois, les crues de la Giscle, quand elle ne se conjuguent pas avec une mer forte poussée par un violent vent d'est, sont bénéfiques pour le désensablement car elles "nettoient" le lit du fleuve, chassant le sable déposés vers le large...


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A MEDITER


      PORT GRIMAUD n'est pas toute seule à supporter l'ensablement de la Giscle:
      Ce fleuve est bordé par de nombreux propriétaires dont certains l'utilisent régulièrement:
- Les Marines de Cogolin avec de nombreux amarrages et une aire de mise à l'eau.
- Port Cogolin dont le plan d'eau ne peut être atteint que par la Giscle, et possède de nombreux amarrage sur le 'gisclet'
- Les chantiers navals 'Villanova', 'Team Boat Service', 'Simons', 'OMV'
- Le camping 'Holiday Marina' avec un long linéaire aménagé
- L'Hotel 'Le Ginestel'
      Les autres riverains sont souvent des particuliers. De nombreuses terres agricoles bordent également la Giscle, apportant par ruissellement lors des pluies, de nombreuses alluvions... Certains terrains sont municipaux.

      Il devrait être logique que TOUS ces riverains participent aux frais de désemsablement !

A signaler


      Pendant de nombreuses années, sur la Giscle, une sablière était en activité, derrière le garage Renault coté Cogolin et, grace à elle, on ne parlait pas d'ensablement...
      Elle a fermé il y a une quinzaine d'année, surement à cause des nouvelles normes d'extraction du sable...

      D'où cette question: Une nouvelle sablière à cet endroit pourrait-elle règler une grande partie de l'ensablement?

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SE.D.RI.PORT


      'SE.D.RI.PORT', (Sedimenti, dragaggi, rischi portuali), est un projet européen initié par la Région de la Sardaigne en partenariat avec le département du VAR, les universités de Cagliari et de Toulon, la Province de Livourne, l’ARPAL Liguria et ayant pour objectif de trouver une solution commune au problème de l’ensablement des ports.
      En 2018, la commune de GRIMAUD, dans le cadre de ce projet, a lancé un appel d'offre pour une "modélisatyion hydrosédimentaire de la zone d'avant Port Grimaud".
      La société "CORINTHE Ingénierie" a remporté le marché.
      Dans son rapport final, cette société proposait 2 solutions:

Les 2 solutions


      - 1ère SOLUTION : Supprimer le coude de la digue des Marines decogolin
      - 2ème SOLUTION : Modifier les digues de protection à l'entrée de Port Grimaud.

Résultat des 2 solutions


      Ces 2 solutions, malheureusement, ne réglaient pas le problème de l'ensablement dans sa totalité, d'où la solution proposée :

Piéger les sédiments en amont de la Giscle pour éviter que ceux-ci ne parviennent à l'embouchure

RAPPORT de CORINTHE Ingénierie
barre port grimaud


Que FAIRE ?


Modification de l'embouchure de la Giscle       Que faire pour éviter cet ensablement devenu récurent?

      Désensabler chaque année les passes d'entrée de PORT GRIMAUD a un coût élevé, à la charge des copropriétaires.

      Une modification de l'embouchure de la Giscle, autre que celles proposées par CORINTHE Ingénierie semble possible. Redonner sinon son aspect d'origine (courbure vers le sud), du moins un tracé vertical par rapport au bord de mer. Supprimer cette courbure vers le Nord qui favorise le dépôt du sable devant la plage de PG2 et, par débordement, sur la passe d'entrée, devant la Capitainerie de PG1 et sur l'embouchure elle même...

      Exemples d'une possible modification (faite pas mes soins donc pas par un spécialiste!)...





essai sortie de la Giscle


AUDIT de la MAIRIE :


      Audit et Expertise 2019 des Concessions Portuaires publié le 11 décembre 2020.

      Cet audit m'est en évidence que :
- Il n'y a aucun désordre visible sur les rideaux de palplanches
- L'épaisseur des palplanches supérieur à 2,5 mm
- Le fonctionnement du système de protection cathodique est normal
- Il n'y a pas de désordres graves sur les quais en surface
- Il n'y a pas de désordres graves sur les ouvrages immergés.

      Il constate aussi que le coût constaté pour une place apparaît très inférieur au prix de marché et définit un équilibre cible entre copropriétés et commune sur les points suivant :
- L’avantage historique est à reconsidérer
- La Commune doit tirer des ressources de son patrimoine
- La Commune est actrice de l’aménagement sur son territoire
- Cependant, la valeur et l’attractivité du foncier privé restera liée aux places de port attachées.

      En conclusion, il prévoit que les principaux postes de dépenses d’investissements à partir de 2025 seront :
- L'aménagement de la passe d’entrée pour réduire l’ensablement et pacifier le plan d’eau, et ainsi exploiter le nouvel espace créé par la création de 45 amarrages publiques supplémentaires. Coût estimé : 7,4 M€(valeur 2019).
      Il reprend l'étude de CORINTHE Ingénierie avec le plan suivant :

Passe de PORT GRIMAUD


      On découvre :
- 14 places d'amarrage de 10x3,70m
- 12 places de 12x4,20m
- 5 places de 15x5m
- 4 places de 21x6m
- 6 places de 25x6m
- 4 places de 30x8m.

      Au prix d'aujourd'hui, ces amarrages pourraient rapporter environ 93 000 €. par an.

- Doublement des palplanches actuelles par des palplanches en PVC (et comblement de l’espace par béton). Coût : 4500 euros de ml., soit pour la totalité du linéaire de quai : 58,5 M€ HT répartis comme suit :

- PGI à faire entre 2025 et 2030 : 6 km de quai pour un total de 27 M€ HT ;
- PGII à faire entre 2030 et 2035 : 4km de quai pour un total de 18 M€ HT ;
- PGIII à faire entre 2030 et 2040 : 3km de quai pour un total de 13,5 M€ HT.

      Tout va se décider lors des négociations Copropriétés / Mairie...

En CONCLUSION


      Maître TROEGELER, Président de PG2, ne cesse de répéter deux choses dans toutes les réunions avec la Mairie et les 2 autres entités de la cité lacustre :
      " Si nous voulons réduire l’ensablement de l’embouchure il faut d’abord retenir le sable en amont et donc recréer les pièges à sable qui existaient autrefois. A mon avis cette méthode serait d’une grande efficacité et finalement pas si compliquée à mettre en œuvre.
      Ensuite force est d’observer que les digues du large sont mal orientées. (...) Les transports sédimentaires provenant de la Giscle ne sont pas renvoyés vers le large mais vers la passe d’entrée de PG1 d’autant que le courant de la Giscle s’oppose, à cet endroit, au courant ligure
".

      Espérons qu'il sera entendu...


  L'OEUVRE de François SPOERRY...



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